Le gendarme isérois est à l'origine d'un accident qui a coûté la vie à un couple de retraités mardi soir. Hier, le tribunal de Bourgoin-Jallieu l'a condamné à trois ans de prison, dont 18 mois ferme. Il roulait avec 2,54 grammes d'alcool par litre de sang, mais n'était pas en service. 
 

Deux personnes, un couple de septuagénaires isérois, ont trouvé la mort mardi soir vers 19h15 dans une violente collision qui a impliqué six voitures près d'un rond-point à hauteur du boulevard Irène et Frédéric Joliot-Curie, à Bourgoin-Jallieu (Isère). Le conducteur à l'origine de l'accident est un gendarme de 35 ans, qui n'était pas dans l'exercice des ses fonctions lorsque le drame s'est produit. Il était jugé jeudi soir en comparution immédiate pour "homicides involontaires avec circonstances aggravantes". Le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu l'a condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un an et demi ferme. 

Ce militaire de la brigade territoriale de Pont de Chéruy, dans le Nord-Isère, conduisait son véhicule personnel lorsqu'il a embouti la voiture de Florencio et Geneviève Duron, 71 et 69 ans. D'après les tests effectués dans la foulée de son interpellation, il avait 2,54 grammes d'alcool par litre de sang au moment des faits. 

"L'alcool vous a désinhibé"

D'après les informations recueillies à l'audience par nos confrères de France Bleu Isère,  le militaire de 35 ans avait passé la soirée avec l'un de ses collègues dans un village de marques à Villefontaine. Des retrouvailles pendant lesquelles l'homme ingurgite pas moins de trois litres de bières en l'espace de six heures... pourtant, au moment de repartir, le gendarme - qui n'était pas en service - a beau avoir 17 ans de métier derrière lui, il prend tout de même le volant. 

"Vous êtes gendarme, vous connaissez le danger de l'alcool au volant, de par votre métier, a souligné la Présidente du tribunal. Alors pourquoi avoir repris votre voiture, avec en plus à son bord, votre ami, son fils de 11 ans et votre propre fille de 8 ans ?" Le gendarme se sentait en capacité de conduire, selon lui. 

Et la procureure de la République d'analyser : "L'alcool vous a désinhibé".  Selon les éléments fournis par les enquêteurs, le trentenaire s'était fait remarquer un peu plus tôt par d'autres automobilistes : "vous leur faisiez des appels de phare pour les doubler. Ils vous ont pris pour fou", a indiqué la magistrate. 

 

Les regrets du prévenu 

Trois ans de prison dont dix-huit mois ferme, accompagné d'une mise à l'épreuve de deux ans et d'une annulation de permis. Lorsque la condamnation est prononcée, le gendarme faiblit. Durant toute la durée du procès, l'homme est apparu défait, rongé par les regrets. Il s'est justifié en expliquant qu'il n'avait pas eu le sentiment de rouler trop vite, et s'est excusé auprès des enfants du couple décédé.

L'ancien gendarme a été immédiatement placé en détention à la prison de Lyon-Corbas, c'est là qu'il s'est réveillé ce vendredi 1er mars. 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité